C’est au début du XXième siècle que le monde paysan de cette région, découvrira et investira dans la mécanisation.
Les premières faucheuses utilisées prioritairement pour la fauche des foins étaient souvent munies et livrées avec un dispositif conçu afin de rendre cet outil polyvalent. C’est ainsi que, durant quelques années, la faucheuse avait été utilisée également à la saison de la moisson.
Ce dispositif était tout simplement un tablier conçu avec des lamelles de bois et fixé à l’arrière du porte-lame. Assis sur un siège fixé à la hauteur du lamier, l’homme, muni d’un rabatteur, s’employait à coucher les pailles sur le tablier pour y confectionner des javelles. Puis, sous l’action d’une pédale, le tablier se rabattait sur le sol, laissant glisser derrière lui une à une, et espacées d’environ 5 à
L’utilisation de la moissonneuse-javeleuse : cet outil qui avait très vite pris le relais de la faucheuse, était doté d’un mécanisme bien plus sophistiqué. Le rabat des pailles sur un tablier, entraînait automatiquement la fabrication des javelles, ainsi que leurs dépôts sur le bas-côté. La présence d’intervenants n’était donc plus nécessaire. Quant à l’homme assis sur la machine, son rôle consistait plutôt à s’assurer du bon fonctionnement. Cet outil, qui, de part sa conception avait fait l’objet d’une certaine évolution dans le domaine de la moisson, fut très vite dépassé par l’apparition de la moissonneuse-lieuse.
La moissonneuse-lieuse. Cette machine d’un gabarit plus important et doté d’un mécanisme bien plus complet que les machines précédentes, connut au sein du monde paysan un net succès. Cependant, le coût d’une telle machine se traduisait parfois par des achats collectifs. L’utilisation de la moissonneuse-lieuse permettait de réaliser en une seule opération la coupe de paille, la confection de petites gerbes, le liage et l’expulsion des gerbes sur le bas-côté afin d’obtenir la voie libre pour le prochain passage. S’il est assez difficile de décrire cette machine d’une manière détaillée, il est assez aisé d’expliquer que par le tirage de la traction animale, la grande roue motrice munie de crampons métalliques qui est positionnée au centre de la machine, se mettait en action, déclenchant des mouvements divers, issus d’une conception mécanique parfaitement élaborée. A l’intérieur du lamier, circulait horizontalement l’élément taillant qui assurait la coupe des pailles. Par un mouvement de rotation des rabatteurs, les pailles étaient couchées sur un tapis roulant qui les entraînaient à l’endroit ou la machine devait recueillir les pailles afin de confectionner des petites gerbes. Selon la taille choisie des gerbes celles-ci étaient entourées d’une ficelle spéciale. Enfin, c’était la taille de la gerbe qui faisait déclencher un lieur mécanique qui confectionnait un nœud puis, aussitôt, la gerbe était projetée sur le bas-côté afin de libérer le passage. Tracter une moissonneuse-lieuse, cela supposait la présence de deux attelages et, contrairement aux systèmes précédents la présence d’une seule personne était suffisante. La récolte du blé se pratiquait donc par une seule intervention. Quand à l’entrepôt des gerbes dans les granges, en attendant le battage, c’était l’opération qui restait inchangée. Sur le plan de la moisson, la moissonneuse-lieuse avait été durant près d’un demi-siècle, l’outil le plus performant en matière de rendement de travail. De ce point de vue, la matériel de battage avait lui aussi nettement évolué. A partir du manège on était passé à l’utilisation d’une petite batteuse actionnée manuellement. A l’intérieur d’un bâti en bois, un simple tambour muni de quelques pointes et sur lesquels étaient présentés les épis. Sous l’effet d’une rotation surmultipliée, les grains de blé étaient extraits de leurs enveloppes. Puis, est vite apparue un autre type de batteuse munie du même tambour que la précédente, avec en plus un système d’extraction des pailles « les demoiselles ». Cette batteuse était reliée par un arbre de transmission, à un système mécanique qui, sous l’effet d’une rotation assez accélérée, permettait d’obtenir des résultats plus performants que la machine précédente. La mise en mouvement d’un tel mécanisme ne pouvait s’obtenir que par l’utilisation d’un attelage bovin. Accroché à une perche horizontale à l’aide d’une chaîne reliée au joug, les animaux exerçaient durant plusieurs heures un circuit circonférentiel. A cet effet, la grande couronne horizontale reliée à un pignon, transmettait à la batteuse la rotation nécessaire, pour lui permettre de décortiquer les épis. Jusque alors, et dans tous les cas de figure, les grains tombaient sur le sol pour être ensuite recueillis et livrés aux vents légers et naturels, en vue d’obtenir leurs propretés.
Lorsqu’au début du XXième siècle apparurent des nouveaux modèles de batteuse issues d’entreprises industrielles, type « Merlin-Brau-Société française ou autres », de part leurs gabarits et leurs potentiels de rendement, cela exigeait pour les mettre en action l’utilisation de moyens mécaniques d’assez forte puissance (machines à vapeur-moteurs Bernard). Afin d’accéder au niveau de leurs performances la présence d’une vingtaine d’ouvriers partagée en cinq équipes afin d’assurer des postes différents s’avérait indispensable. Ces équipes n’étaient autres que les voisins qui, sous la formule de l’entraide et jour après jour, se rendaient de ferme en ferme. Dans chaque exploitation et dans l’espace d’une demi journée, chaque paysan obtenait d’une telle opération « la battère », la mise en sacs de jute d’un grain parfaitement propre, ainsi que le rangement des pailles, par la confection d’une énorme meule autour d’un mat « lou palhé ». Si autrefois, il fallait plusieurs semaines pour obtenir ce résultat, avec ces nouvelles machines une demi journée était suffisante. Faire la description d’une batteuse, cela parait assez compliqué. Ce que l’on peut retenir, c’est qu’elle est munie d’un égreneur « lou batur », de deux extracteurs : à l’avant l’extracteur de la paille ; à l’arrière celui de l’enveloppe du grain. A l’intérieur, toutes sortes de grilles qui tamisent le grain qui lui, se trouve ensuite transporté à l’intérieur des ventilateurs, pour être enfin recueilli en état de propreté par le canal des bouches de réception situées sur la partie latérale. De chaque côté de la batteuse sont installés des volants de tailles différentes. Ils sont reliés entre eux soit par des arbres ou des courroies. Lorsque la poulie motrice est soumise à l’effet de la force motrice c’est donc tout un système mécanique qui se met en action et qui permet un résultat parfait.
Gérard Hourugou, Garlin
palhè,-re; s. - Pailler, meule de paille de grandes proportions. V. burguè, méde, bauquè.
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