mardi 30 septembre 2008

Le dressage de jeunes bovins

Le joug


Aussi bien les génisses que les bouvillons, tous destinés au remplacement des vieux attelages, étaient soumis dès l’âge de 1,5 ans – 2 ans à porter sur leurs tête de joug : « lou cap jung ». Dans un premier temps, cette opération consistait à les habituer à avoir les cornes bridées avant la mise au joug.

Par la suite, et afin d’éviter le maximum de turbulences, ces bovins sont soumis au dressage, seront jougués successivement et à leurs places respectives, avec un bœuf d’un calme plus absolu et d’un poids bien supérieur.

Les premiers exercices consisteront à habituer l’animal à marcher au même rythme que son compagnon, par des allées et venues le long des chemins de terre et en présence de deux personnes (l’un à l’avant et l’autre à l’arrière).

Dès lors, le jeune bovin portera un nom qui sera fréquemment prononcé, afin de lui faire enregistrer que les ordres qui le concerne. Lorsque le jeune animal parviendra à marcher normalement et calmement, qu’il acceptera de se soumettre aux ordres, la deuxième opération consistera à lui faire exécuter quelques travaux légers (hersage par exemple).

Quand à son compagnon de travée, il subira lui aussi le même sort, et il lui sera attribué un nom différent. Dès lors que les deux jeunes bovins sauront marcher normalement sous le joug, qu’ils auront gagné la confiance du bouvier en se soumettant à ses ordres, ils seront ensuite jougués ensemble, mais toujours à la même place attribuée dès le départ. Selon leur comportement, leur volonté de travail, ils effectueront progressivement certains travaux un peu pénibles (traction de la herse canadienne ou la charrue braban). La présence de deux personnes étant toujours nécessaire et en particulier celle qui est à l’avant : « lou débatejayré » dont le rôle consiste à les guider afin de les habituer à bien suivre le tracé de la herse ou le sillon de la charrue.

Les deux jeunes bovins devront également s’habituer, se familiariser au port de la guide accrochée pour l’un à l’oreille gauche, pour l’autre à l’oreille droite et reliée au bouvier qui est à l’arrière. En résumé, c’est au cours d’un certain nombre de pratiques que les jeunes bovins soumis au dressage, enregistrent très vite de par leur instinct, le sens des mots d’ordre prononcé par le bouvier, tout comme ce à quoi signifie le petit tiraillement de la guide sur l’oreille. Très vite, ils auront compris que la présence d’un « débantejaygue » n’est plus nécessaire.


Gérard Hourugou, Garlin


jung (Méd.); sm. - Joug. Syn. ju.


(dictionnaire du béarnais et du Gascon modernes, Simin Palay, Editions CNRS, 1991)



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