lundi 2 juin 2008

La charrue braban


Le braban

La charrue braban est un outil de labour qui a fait son apparition au début du XXè siècle, et a été utilisé jusqu’à la moitié de ce même siècle. Durant cette époque, cette était tractée par des animaux (bloeufs ou vaches). Dans des terres lourdes et résistantes, la présence d’un deuxième attelage était plutôt nécessaire. Sa conception est telle que cela permet un bon encrage dans le sol et une stabilité de l’outil parfaite. L’utilisation du braban permet de procéder à un labour dit « labour à plat ».

Son descriptif :

Le braban se compose de deux parties principales.

  1. la partie avant dit : « l’avant train ». L’avant train est une pièce de fonte sur laquelle sont fixées les roues de jauge, le crochet d’attelage, ainsi que les leviers ou vis de réglages (largeur de la glèbe, son inclinaison, profondeur du sillon).
  2. la partie arrière dite : « l’arrière train ». L’arrière train est une forte pièce métallique en forme d’ancre de bateau, ce qui facilite l’ancrage dans le sol. A l’une des extrémités se trouve un axe qui s’emboîte dans la pièce de fonte de l’avant train. Cet axe qui s’emboîte permet d’effectuer le renversement du corps de labour, soit à droite, soit à gauche à chaque bout de champs. A l’autre extrémité de l’ancre se trouve la poignée de déclenchement. Sur la partie horizontale de l’ancre sont fixées perpendiculairement les rasettes, dont le rôle est de décaper la partie herbue de la glèbe, afin de la renverser dans le sillon.

A l’arrière des rasettes sont fixés les contres dont le rôle est de découper verticalement la glèbe selon la largeur choisie. A chaque pointe de l’ancre sont fixés les socs qui eux découpent la glèbe horizontalement selon la profondeur choisie. Sur la partie latérale de l’ancre, sont fixés les versoirs de formes hélicoïdales. Sous l’effet de l’avancement de la charrue, la glèbe remonte le long du versoir en épousant sa forme et, en bout de course se renverse dans le sillon ouvert précédemment à l’aller par l’autre versoir. La charrue braban a réduit considérablement l’effort physique de l’homme, par rapport à « l’araire » qui a précédé le « braban ». Avec l’araire, les bras du laboureur étaient en mouvement d’un bout de sillon à l’autre, afin d’obtenir et de maintenir la même largeur de la glèbe, la même profondeur et la bonne inclinaison. Le fait que l’araire ne possédait qu’un seul « corps de soc », on ne pouvait procéder qu’à des labours dits « labours en planches ».

L’arrivée du braban au début du XXè siècle a donc soulagé considérablement les bras de l’homme. Le seul effort qui lui était demandé était, tout simplement, de procéder à chaque bout de champs au déclenchement et au renversement de la charrue. Sitôt l’ancrage dans le sol, le laboureur n’avait plus qu’à suivre d’un pas paisible l’outil qui, très bien réglé, effectuait sont travail au rythme de l’attelage.

Autrefois, le mot journàu était fréquemment utilisé dans le milieu paysan. Cela signifiait tout simplement : « journée de labour ». Géométriquement, une journée de labour représentait une surface qui était celle qu’un laboureur pouvait effectuer dans la journée. Selon la nature, la structure du terrain, cette surface dénommée journàu pouvait varier de 0ha34 à 0ha38.

Pendant de nombreuses années, les paysans ont utilisé cette référence. Ainsi, la contenance des parcelles tout comme celle de leurs exploitations étaient évaluées en nombre de journàu plutôt qu’en nombre d’hectares.

Gérard Hourugou de Garlin, mai 2008

glébe; sf - Glèbe, tranche de terre retournée par la charrue; terre forte.

journàu,-ade; s. - Journée de travail; ancienne mesure de superficie qui variait selon les pays; elle aurait été calculée sur l'étendue de terre qu'un laboureur pouvait cultiver en un jour, mais cela ne paraît guère vraisemblable, car dans la plaine de l'Adour (Vic Bigorre, Maubourguet) où le sol est des plus facile à cultiver, le journal n'est que de 18 à 22 ares, tandis qu'il est de 25 a. en pays de côte ou en sol maigre; entre Tarbes et Bagnères, le journal vaut 20 ares 353, soit 16 plàços ou 625 canes, à Pau a., à Pontacq 38 a., en Lav. 18 ares 76. Un cas curieux est relevé dans la haute vallée de l'Echez (H. -P) pour deux communes peu distantes l'une de l'autre, le journal à Bénac est de 33 ares et à Juillan de 22.

(Dictionnaire du Béarnais et du Gascon modernes, Editions CNRS, Paris 1991)

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